Migration vers EBICS 3.0 en France

La version 3.0 d’EBICS est entrée en vigueur en France le 27 novembre dernier. Deux mois plus tard il semble opportun de faire un état d’avancement de la migration vers cette nouvelle version.

Rappelons que les évolutions les plus importantes de cette version dite «d’harmonisation» sont: 


  • Une version EBICS uniforme dans tous les pays dans lesquels EBICS est déployé
  • Une identification uniforme des processus métier et des formats (aussi appelé BTF: Business Transaction Format)
  • Un format X.509 uniforme pour le dépôt de clé.


La date d’entrée en vigueur ne concerne que les banques et institutions financières françaises, sans qu’elle n’ait aucun caractère obligatoire pour les entreprises qui quant à elles sont libres de migrer à la date de leur choix.

Les grandes banques françaises ont lancé les chantiers de migration depuis plusieurs mois et la plupart d’entre elles sont désormais en position de proposer le canal EBICS 3.0 à leur clientèle. Pour celles qui ne le sont pas, les tests sont en cours de finalisation et par conséquent l’ouverture du canal EBICS 3.0 est imminente.

Il n’en va pas de même pour les banques de taille plus modestes car rares sont celles qui ont lancé leur projet de migration. Il est fort probable par conséquent que l’ouverture du canal EBICS 3.0 par ces établissements ne soit pas effectif avant quelques mois, voire même pas avant 2020.

Cette disparité ne devrait pas constituer un frein pour les entreprises désireuses de migrer prochainement vers EBICS 3.0 car en phase transitoire (plus ou moins longue) les banques ayant migré vers EBICS 3.0 continueront à supporter la version 2.4.2 en vigueur depuis l’introduction d’EBICS en France. Ceci afin de laisser le temps aux entreprises de procéder elles aussi à la mise à jour de leurs logiciels client.

Plus que cette disparité c’est, pour les entreprises, un manque d’appétence pour cette nouvelle version qui risque de faire durer la phase transitoire. Pour remédier à cela les banques vont pouvoir proposer à leur clientèle des services à valeur ajoutée mettant à profit les évolutions apportées par cette nouvelle version. Outre la simplification du paramétrage des transferts, l’une d’entre elles est la signature électronique disjointe. Elle permettra aux entreprises de signer les ordres de manière désynchronisée (alors que dans la version 2.4.2 la signature est systématiquement jointe à l’ordre à signer), contribuant ainsi à une plus grande mobilité.

Cela sera d’autant plus appréciable lorsque la dématérialisation des certificats X.509 sera devenue une réalité, rendant ainsi la signature sur mobile parfaitement opérante. Des experts travaillent sur ce sujet et des solutions efficientes devraient voir le jour d’ici quelques mois…


Marc Dutech


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