De même, les formats d’échange utilisés par l’industrie bancaire marocaine se sont fortement inspirés des formats CFONB, que ce soit pour les relevés de comptes ou pour les virements et prélèvements.
A l’heure actuelle, le protocole ETEBAC est toujours utilisé au Maroc. Cependant, il fonctionne en X28 via des PAD privés et les entreprises doivent utiliser des modems analogiques asynchrones qui deviennent introuvables. Il devient donc quasiment impossible de faire croître le nombre d’entreprises utilisatrices du canal ETEBAC. Les solutions de substitution proposées sont:
- l’internet-banking qui ne convient pas aux entreprises multi-bancarisés ou ayant des volumes de transactions significatives,
- SWIFT qui engendre des frais récurrents supplémentaires non négligeables,
- d’autres protocoles moins usités tels que PeSIT qui ne répondent pas aux exigences futures.
Les banques marocaines, pionnières en Afrique et présentes dans 22 pays du continent, ont besoin de systèmes fiables et éprouvés de transfert de données financières interbancaires transfrontalières pour faire en sorte entre autres que le Maroc devienne un Hub de transferts bancaires permettant ainsi de capter un maximum de transactions d’une manière sûre et moderne. Pour ce faire, EBICS est le protocole approprié.
Par ailleurs, EBICS ne permettra pas seulement d’étoffer l’offre de services existante pour les entreprises, il sera également une réelle opportunité d’innovation pour les banques marocaines qui pourront l’utiliser pour ouvrir de nouveaux services (par ex. e-Invoicing).
Et n’oublions pas deux autres domaines d’utilisation dans lesquels EBICS serait parfaitement opérant:
- Il est déjà utilisé en Europe avec la plus grande satisfaction pour les échanges interbancaires domestiques. Les institutions financières marocaines pourraient en faire de même, elles auraient ainsi la faculté d’améliorer la résilience et le haut niveau de disponibilité de ces échanges interbancaires et accessoirement d’en optimiser les coûts.
- Il est tout à fait adapté aux transferts de données pour les projets de dématérialisation gouvernementaux, afférents en particuliers aux données sociales, médicales et interservices.
Se pose alors la question de la migration vers EBICS. Est-ce un chantier si complexe qu’il puisse constituer un obstacle à l’adoption de ce protocole? Si l’on se réfère à la façon dont la migration s’est déroulée en France, je ne le pense pas. L’expérience acquise à cette occasion, non seulement par les éditeurs de logiciels pour banques et entreprises mais aussi par des banques françaises implantées au Maroc, serait un gage de migration en douceur, sans risque de devoir «essuyer les plâtres».
Marc Dutech
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